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« Photogramme arrêté »

de Jacques Sicard

Type
Critiques de films
Sujet
Les FilmsSélections de films
Mots Clés
sélection, photogrammes
Année d'édition
2022
Editeur
Tarmac
Collection
(hors collection)
Langue
français
Taille d'un livre de poche 11x18cmTaille relative de ce livreTaille d'un grand livre (29x22cm)
Taille du livre
Format
Broché • 172 pages • 16 €
12 x 21 cm
ISBN
979-10-96556-35-9
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Description de l'ouvrage :
Le cinème est un signe de cinéma selon Pier Paolo Pasolini, c'est un concept qui vient de lui. Plus précisément, le cinème est un signe de mise en scène, une relation animée entre les éléments qui entre dans la composition du photogramme - pour se répercuter dans les photogrammes suivants, lui-même étant la reprise de ceux qui l'ont précédé. Le cinème est ce réseau relationnel, invisible mais sensible et pensable, sans quoi il n'est pas de photogramme. Ce réseau fantôme est la singularité de tout photogramme. Singularité que l'on retrouve d'un photogramme l'autre, bien que toujours différente.

Extrait :
Il Bidone (1955). Fellini est manifestement fasciné par l’indécence de l’arrivisme bourgeois. Sa critique n’est que morale, ce qui suppose une adhésion politique de fond. Il couve de son christianisme arnaqueur les veaux et les bidonneurs devenus riches. Ça claironne ou bien l’on surprend dans les yeux l’ancienne bassesse qui se demande quel parti tirer de tel ou de telle. Le moralisme de Fellini n’est pas désirable. Pourtant, on désire quand même. On se laisse prendre à son atmosphère urbaine. La douceur infinie des crépuscules du soir et du matin, le vide des places, l’eau endormie des fontaines, la prostituée qui rentre à la maison ou en sort diamantée de théâtre, le pavé luisant d’humidité, les sons avalés par la discrétion de la musique, la lumière qui vient des pierres grisées par l’Histoire, l’homme perdu dans ses pensées, qui s’interroge pour savoir s’il n’a pas été assez piétiné, le chuintement que fait dans le silence l’usure des vêtements du pauvre, une odeur de vase et de café, de frais et de sommeil, le rappel soufflé d’une cloche d’église, la solitude. Le moralisme est encore dans ce regard maternel sur les vivants et les objets tant morts qu’usuels. C’est écœurant. Pourtant, je désire quand même.

Ce qui a été présenté quelquefois comme le caractère maniériste de Fellini réside dans ce qu’il contraint obstinément l’image photographique dans la direction qui conduit du visionnaire au caricatural. Fellini n’est pas un voyant, c’est un caricaturiste. De ce point de vue, il m’intéresse : l’illuminé, c’est dommage, ne va pas sans proposer un avenir ; le parodiste se complaît dans le massacre du présent, il n’y aura pas de lendemain.

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