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« Et mes seins, tu les aimes ? »

50 fantasmes cinématographiques

de Gérard Lenne

Type
Dictionnaires
Sujet
Les FilmsCritiques de films
Mots Clés
sexualité, érotisme
Année d'édition
2013
Editeur
La Musardine
Collection
(hors collection)
Langue
français
Taille d'un livre de poche 11x18cmTaille relative de ce livreTaille d'un grand livre (29x22cm)
Taille du livre
Format
Broché • 187 pages • 15,00 €
13 x 21 cm
Egalement disponible en format eBook.
ISBN
978-2-84271-781-0
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Description de l'ouvrage :
Savez-vous qui fut le client le plus inattendu de Catherine Deneuve au bordel de Belle de jour ? Savez-vous à quel point la Belle était amoureuse de la Bête ? Savez-vous quel fut le geste le plus audacieux d'Emmanuelle dans une boîte de nuit huppée de Bangkok ? Savez-vous que le vieux prof de L'Ange bleu était un vrai chien pour Marlene Dietrich ? Savez-vous ce que Blaise Pascal eût pensé des seins de Cléopâtre s'il avait connu Liz Taylor ? Savez-vous à quelles turpitudes se consacre Batman quand il a fini sa journée de superhéros ? Que sont nos films favoris devenus ? Ces moments de cinéma, fugitifs et miraculeux, les avons-nous vécus ou avons-nous cru les vivre ? Notre mémoire est chancelante, surtout quand nos fantasmes intimes entrecroisent ceux des cinéastes. Dès lors, comment faire la part du réel, de l'imaginaire, du souvenir précis et du rêve que nous avons échafaudé à l'issue d'une mystérieuse alchimie cérébrale ? Critique de cinéma et cinéphile impénitent, Gérard Lenne a vu dans les 20.000 films, bon an mal an. Il s'en souvient un peu, beaucoup ou pas du tout (voir son Je me souviens du cinéma, Ed. du Griot). Il a exploré les écrans du désir (Erotisme et cinéma, La Musardine), champ illimité où il revient ici sélectionner les 50 scènes les plus… troublantes, excitantes, érotiques ! Avec une nuance de taille : laissant libre cours à sa propre imagination, il extrapole, transforme les images, prolonge l'action qui soudain bascule… On ne sait plus où on en est, et n'est-ce pas le plus délicieux ?

Extrait :
Ce n'est pas Alain Resnais qui dira le contraire, le cinéma est affaire de mémoire. Les films dont nous nous souvenons ne ressemblent pas toujours à ceux que nous avons vus. Combien de fois nous a-t-on demandé d'identifier un film à partir d'une scène qui n'existait pas ? La mémoire du cinéphile est malléable, extensible, souvent trompeuse. J'ai moi-même publié un petit volume intitulé Je me souviens du cinéma. Malgré ma vigilance, mon manuscrit contenait deux ou trois erreurs. Respectant ma propre règle du jeu, j'ai décidé de ne pas les corriger, laissant le lecteur libre de jouer à les repérer.
Les mécanismes de la mémoire restent des plus mystérieux. Comment distinguer les souvenirs vécus des souvenirs fabriqués comme ceux des «répliquants» de Blade runner ? Dans le domaine de l'éro-tisme, les vacillements, incertitudes et confusions sont plus flagrants que partout ailleurs. Celui-ci vous jurera avoir vu telle actrice nue dans tel film ; vérification faite, elle y est toujours plus ou moins vêtue. Un autre assurera qu'il s'y trouve une scène d'amour particulièrement audacieuse ; en réalité, celle-ci est très chaste.
C'est probablement que sur le souvenir (plus ou moins fidèle) se greffe le fantasme esquissé avant, pendant ou après la projection du film. Dès lors, on se souvient moins de ce qu'on a vu que de ce qu'on a cru voir, ou (secrètement) souhaité voir.
Certes, le fantasme n'est pas une construction purement imaginaire, il ne part pas de rien. En général, c'est une extrapolation, un enjolivement, voire une sublimation. Il ne s'agit plus de démêler le vrai du faux, ni le réel de l'imaginaire, mais d'être conscient que de telles distinctions sont tout à fait artificielles, et pour tout dire arbitraires.
Quand l'imagination pallie les défaillances de la mémoire, le processus fantasmatique se met en branle. Nul ne sait jusqu'où il peut nous mener.

G.L.

*

La bouche d'aération

La nuit est tombée sur la 52e rue, au coin de Lexington Avenue. Un couple sort d'un cinéma, le Trans-Lux. Au programme, L'Étrange créature du lac noir. La petite blonde compatis avec le malheureux monstre amoureux («Je crois qu'il avait simplement besoin d'affection»). Attention ! Dans quelques secondes, sur ce bout de trottoir, il va se produire quelque chose d'extraordinaire.
Soudain, elle avise une bouche d'aération du métro. C'est vrai, elle n'arrête pas de se plaindre de la canicule - il fait très chaud, l'été, à New York, surtout pour une provinciale. Au passage de chaque rame, une bouffée d'air frais traverse les grilles. Elle se précipite pour profiter de l'aubaine et, miracle, le souffle soulève sa robe blanche en corolle. Vision de paradis...
La scène est entrée dans la légende. Posters et figurines l'ont immortalisée, sans compter une impressionnante série de photos. À bien y regarder, son érotisme est pour nous quelque peu désuet. Les jambes de Marilyn ne sont guère élancées, et sa culotte immaculée, genre Petit Bateau, n'a rien d'affriolant. Si elle fit rêver des générations, la tenue de la star est, en fait, parfaitement banale.
Ajoutons que le tournage a duré toute la nuit sous les yeux des badauds et des figurants éberlués et que le mari de la star, le base-balleur Joe DiMaggio, en prit prétexte pour divorcer.
Plus tard, Nicolas Roeg a consacré un film entier à cette nuit-là, {Une nuit de réflexion, 1985, avec Teresa Russell dans le rôle principal) et beaucoup ont imité Marilyn, comme Anny Duperey dans le parking de Un éléphant ça trompe énormément, la couleur de la robe ayant viré au rouge.
Au début des années 70, il y a le même genre de grille sur les Champs-Élysées. De jolies passantes se laissent surprendre, et quelques badauds s'attardent pour profiter du spectacle. Parmi eux, le jeune réalisateur Pascal Thomas et son acolyte Watrinet.
- Attends avec nous, m'encouragent-ils. On a parfois de bonnes fortunes !
Ils prétendent qu'il y a peu une véritable pin-up est passée, qu'elle n'a pas hésité - sachant très bien à quoi elle s'exposait - et dirigé ses pas franchement vers la grille, que sa robe légère s'est envolée et...
- Je te jure, elle ne portait rien dessous.
(...)

Voir le site internet de l'éditeur La Musardine

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