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« Le mystère Luchini »

de Jean-Dominique Brierre

Type
Biographies
Sujet
ActeurFabrice Luchini
Mots Clés
Fabrice Luchini, acteur
Année d'édition
2007
Editeur
Plon
Collection
(hors collection)
Langue
français
Taille d'un livre de poche 11x18cmTaille relative de ce livreTaille d'un grand livre (29x22cm)
Taille du livre
Format
Broché • 240 pages • 19,50 €
14 x 22 cm
ISBN
978-2-259-20444-6
Appréciation
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Description de l'ouvrage :
La vie de Fabrice Luchini est un roman. Et un mystère. Comment ce petit Montmartrois, fils d'un immigré italien marchand de quatre-saisons, est-il devenu ce comédien chéri des médias qui remplit les théâtres en incarnant les plus beaux textes de la littérature française ? Pour la première fois, Luchini se raconte. Au cours de dizaines d'heures d'interviews inédites, il s'est confié à l'auteur, un ami de longue date qui l'a connu alors qu'il n'était qu'un jeune acteur débutant. Il en ressort un récit riche en péripéties : l'enfance à Montmartre, l'adolescence dans le quartier des Abbesses avec une bande de délinquants dandys, l'apprentissage de garçon coiffeur dans un salon de luxe des Champs-Elysées, la découverte de la sexualité et la révélation de la littérature. Dans son parcours d'autodidacte, l'acteur fait des rencontres déterminantes : le cinéaste Eric Rohmer, le comédien Michel Bouquet, l'écrivain Roland Barthes. Il en fait ici des portraits tendres et drôles à la fois. Il évoque aussi abondamment la plus grande histoire d'amour de sa vie : le théâtre, parlant de son métier avec passion et une rare intelligence.

Revue de Presse :
Mais ce qu'on aime, ici, c'est la manière avec laquelle l'auteur, Jean-Dominique Brierre, donne à voir les premiers battements d'ailes du papillon s'échappant du cocon des mauvais garçons toxicos, dont il est devenu la mascotte et le porte-épée. C'est là que Luchini trouve les fondements de sa liberté et de son audace. Et tout s'éclaire de ce garçon plus effilé qu'un rasoir. (Laurence Liban - L'Express du 24 janvier 2008)

Extrait :
Extrait de l'avant-propos :

C'est dans les rues de Montmartre que j'ai rencontré pour la première fois Fabrice Luchini en 1973. D'emblée, j'ai été frappé par sa curiosité, sa vivacité, le regard aiguisé qu'il portait sur les êtres et les situations. Sa façon rare de capter la poésie du quotidien et sa capacité à la faire ressentir par le verbe.
Ravissement de ces promenades dans les rues de Paris où, sans crier gare, il attirait mon attention sur l'incongruité d'un geste aperçu derrière une vitrine ou le comique d'une réplique entendue à une terrasse de café. Ce jeune homme avait le don de décrypter le réel et de le rendre immédiatement lisible, de faire surgir de la vie sa dimension grave et dérisoire. Je m'aperçus vite qu'il ne se contentait pas de regarder et de commenter, mais intervenait directement dans les situations.
Son terrain de jeu préféré était un petit restaurant au pied de la butte Montmartre, non loin de l'endroit où il a grandi. J'allais souvent y déjeuner avec lui. Au vol, il attrapait un bout de conversation à une table voisine, le détournait avec espièglerie, en révélait les enjeux sexuels cachés. Sans méchanceté, il provoquait le rire alentour. Peu à peu, ce neveu de Rameau à l'humour bondissant devenait le metteur en scène d'un spectacle improvisé désopilant.
Parfois, si c'était nécessaire, il se faisait plus subversif et pouvait, non sans cruauté, renvoyer ses semblables à leur propre manque de générosité. Un jour que nous marchions sur le boulevard de Clichy, surpris par une averse printanière, nous allâmes nous réfugier sous l'auvent d'un café en train de fermer. Il y avait là un petit groupe de passants qui, comme nous, s'abritaient de la pluie. Derrière la vitre du café, nous aperçûmes le patron du lieu. Armé d'une immense manivelle, celui-ci se mit à replier l'auvent, indifférent à la douche collective que cela allait produire. Et chacun de conspuer le cafetier égoïste. Plus pervers, Fabrice entreprit de décrire la situation et tourna en dérision le comportement de notre arroseur de façon si drôle que l'homme, qui n'entendait rien derrière sa vitrine et subissait sans comprendre les rires, devenait un personnage de théâtre, aussi ridicule que méprisable, dont tout le monde se gaussait avec jubilation.
Souvent il passait chez moi à l'improviste et sortait de sa poche un vieil exemplaire qui perdait ses pages du Voyage au bout de la nuit. Il s'asseyait et, plus de dix ans avant qu'il ne fasse la même chose sur la scène du Théâtre du Rond-Point, en lisait des extraits. Je connaissais bien le livre de Céline, pourtant j'avais l'impression, en l'écoutant, de le redécouvrir. Une telle justesse de ton, une telle aptitude à restituer la musique célinienne. Puis nous sortions et, dans les rues de Montmartre, «sur la colline» comme il disait, il continuait à faire vivre l'univers de Céline au gré des rencontres. Chaque promenade était unique, drôle, parfois poétique, toujours roborative.
Il prit l'habitude de venir à la maison presque chaque jour pendant plus d'un an. Puis, quand il commença à faire du cinéma, je me mis à le voir de loin en loin. Je le croisais par hasard au détour d'une rue. Deux ou trois remarques sur un aphorisme de Nietzsche ou un vers de Rimbaud et il repartait. Toujours à la recherche de je ne sais quelle loi qui expliquerait le monde. De mon côté, je me tournai vers l'écriture et j'eus l'envie un jour de faire un livre sur lui, et avec lui. Quand je lui fis part de mon projet, j'essuyai ses sarcasmes. Il me cita Flaubert : «Ne jamais se répandre, ne pas se raconter», me confia son désir, comme Nietzsche, «d'avancer masqué». Malgré ces réticences apparemment sans appel, je le sentais tenté. Et quelques mois plus tard, lorsque je revins à la charge, il accepta de faire un essai.

Voir le site internet de l'éditeur Plon

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