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« Visconti, le prince travesti »

de Dominique Delouche

Type
Biographies
Sujet
RéalisateurLuchino Visconti
Mots Clés
Luchino Visconti, biographie
Année d'édition
2013
Editeur
Hermann
Collection
(hors collection)
Langue
français
Taille d'un livre de poche 11x18cmTaille relative de ce livreTaille d'un grand livre (29x22cm)
Taille du livre
Format
Broché • ? pages • 19,90 €
14 x 21 cm
ISBN
978-2-7056-8719-9
Appréciation
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Description de l'ouvrage :
Après avoir consacré un livre largement salué par la critique, Mes felliniennes années, au maestro, dont il fut l'assistant et le confident, Dominique Delouche brosse un portrait à la fois vibrant et intime du réalisateur de Senso, Mort à Venise et Le Guépard, que tout ou presque opposait à Fellini. Après avoir réalisé deux films-culte Vingt-quatre heures de la vie d'une femme (1968) et L'Homme de désir (1971), Dominique Delouche s'est fait une réputation mondiale comme cinéaste de la danse (Chauviré, Balanchine, Robbins, Plissetskaï). On le connaît aussi comme metteur en scène, décorateur d'opéra et enfin comme écrivain : notamment un livre de souvenirs sur Fellini, Mes felliniennes années (2007), et un ouvrage sur Max Ophuls et Danielle Darrieux, Max et Danielle (2011).

Extrait :
On a souvent voulu me persuader que, de nature et d'éducation, j'étais foncièrement plus proche de Visconti que de Fellini, et je me suis posé la question : qu'en aurait-il été si, au lieu de rallier le Cirque Fellini, c'avait été l'écurie Visconti qui m'avait engagé ? Je n'ai jamais su exactement par quel charme j'avais pu susciter l'intérêt, puis l'affection de Federico, mais je suis sûr que mon profil s'éloignait trop de celui des poulains du signor conte pour que je sois éligible dans son phalanstère. Si j'avais intégré sa légion d'or, j'aurais sans doute eu à regretter la molle sensualité tout orientale où baignaient les tournages du faro. De mes cinq «felliniennes années», j'ai le souvenir d'un apprentissage chaleureux du métier et de la vie. Visconti sera désormais pour moi l'artiste hautain qu'il faut se contenter de ne connaître que par son oeuvre : contradictions, travestissements, énigmes et aveux qu'il nous donne à déchiffrer, un peu comme le rébus de sa vie.
En ces années dolce vita, vivre simultanément mon amitié passionnée pour Fellini et mon culte secret pour Visconti tenait alors de la contorsion et du défi. Je m'en suis aperçu le jour où, un lundi d'octobre 1955, nous roulions doucement dans la campagne romaine dans la vieille Chevrolet, Federico et moi. Dans un creux de la conversation Fellini me dit :
- Qu'as-tu fait hier, dimanche ?
- Hier, je suis allé voir Senso. Quelle merveille !
- Quoi, tu as aimé ce film de frocio ?
Dans la bouche de Fellini, ce mot est définitivement répugnant. Il m'embarrasse.
J'aurais dû me souvenir de la bagarre à Venise l'année précédente entre l'équipe de Fellini et celle de Visconti. Il présentait Senso. Zeffirelli et Rosi avaient agressé physiquement Moraldo Rossi, l'assistant de Fefé qui présentait, lui, La strada. Leur antagonisme était devenu une légende, qui alimenterait longtemps la chronique aussi bien que les exégèses simplistes du cinématographe.
- Senso, un film d'antiquaire ! lança Federico. À quoi Luchino répliqua : La dolce vita, un film de provincial !
A cette même époque, Visconti répétait Les Sorcières de Salem. Je ne résistais pas au désir de l'approcher. Un après-midi, une heure où Federico faisait la sieste, j'avise l'entrée des artistes du Théâtre Eliseo et je demande au portier de me laisser entrer, me présentant comme un journaliste de L'Express, ce qui n'était pas tout à fait vrai.
- Mais vous n'y pensez pas !
- Qu'est-ce que je risque ?
- Mais la cravache ! Vous ne savez donc pas qu'il dirige les acteurs avec une cravache ?
Quelques jours plus tard, je tente mon dernier assaut. J'avais obtenu par indiscrétion le numéro de téléphone de la via Salaria.

Voir le site internet de l'éditeur Hermann

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