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Les Sept Samouraïs de Akira Kurosawa

Chorégraphies

de Clélia Zernik

Type
Etudes
Sujet
Un FilmLes Sept Samouraïs
Mots Clés
Akira Kurosawa, Japon
Année d'édition
2013
Editeur
Yellow Now
Collection
Côté films
n*22
Langue
français
Taille d'un livre de poche 11x18cmTaille relative de ce livreTaille d'un grand livre (29x22cm)
Taille du livre
Format
Relié • 110 pages • 12,50 €
12 x 17 cm
ISBN
978-2-87340-323-2
Appréciation
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Description de l'ouvrage :
Les sept samouraïs d'Akira Kurosawa est d'abord un film d'action. Mais derrière les questions de pouvoir et de survie se joue avant tout un art de la mise en scène des corps : corps souffrants, fébriles, humiliés, mais aussi corps qui s'éduquent et s'articulent avec un groupe. Brisant la bidimensionnalité de l'écran cinématographique, Kurosawa inscrit la tension des muscles, le surplus de la chair et du physiologique au cœur de l'image et donne à voir l'engendrement du corps social à partir de la diversité des corps physiques. Avec une grande économie de mots, il construit une allégorie de l'institution sociale et politique qui fait varier très subtilement les relations interindividuelles uniquement par le traitement de l'espace et des corps. Les Sept Samouraïs est un film chorégraphique. Clélia Zernik est professeur de philosophie de l'art aux Beaux-Arts de Paris. Après des recherches au Japon, elle tente d'articuler des notions d'esthétique japonaise, de perception visuelle et de philosophie politique pour restituer aux images leur puissance de sens et de visibilité. Ses deux ouvrages Perception-cinéma et L'œil et l'objectif ont été publiés chez Vrin.

À propos de l'auteur :
Clélia Zernik est professeur de philosophie de l'art aux Beaux-Arts de Paris. Après des recherches au Japon, elle tente d'articuler des notions d'esthétique japonaise, de perception visuelle et de philosophie politique pour restituer aux images leur puissance de sens et de visibilité. Ses deux ouvrages Perception-cinéma et L'œil et l'objectif ont été publiés chez Vrin.

Extrait :
Première impression forte que nous procure la vision des Sept Samouraïs : le générique du début du film défile en larges lettres blanches sur un fond noir. Chaque nom «tombe» sur l'écran massivement, laissant une empreinte profonde, appuyée par une musique aux percussions sourdes et au rythme martelé. Les signes sont épais, le trait vigoureux. Et Gilles Deleuze disait que c'était de cette manière qu'il fallait comprendre le style d'Akira Kurosawa, comme un caractère mat et compact. Ici la lettre n'est pas signe qui disparaît sous son sens, mais un sceau imprimé comme au fer rouge. Les symboles se mettent peu à peu à former des figures géométriques régulières. Ainsi se caractérise la présence dans les films de Kurosawa. Apparaître à l'écran, c'est déjà être engagé dans un jeu de forces, marquer sa puissance, avoir un poids.

«Au XVIe siècle, époque de guerre civile, des guerriers dévastent les campagnes. Partout ces bandits sans pitié oppriment les paysans.»

Ce film de 1954 se déroule au Japon, pendant la période Sengoku (1490-1573), époque sanglante durant laquelle se développent des mouvements d'autonomie rurale. Sous la menace de brigands, un petit village de paysans apprendra, avec l'aide de samouraïs, à se défendre et à s'autogérer.

En reprenant une trame historique, Akira Kurosawa inscrit son film dans la tradition japonaise du jidai-geki ou film d'époque. Toutefois, il prétend en renouveler le cadre et les schèmes : «Un film d'action peut n'être qu'un film d'action. Mais quelle chose merveilleuse s'il peut en même temps prétendre peindre l'humanité.»

Présence des corps

Le cinéma de Kurosawa est avant tout un art des corps. Dénudé, désirant, fébrile ou en mouvement, les destins qu'il met en scène sont autant d'aventures ou de métamorphoses du corps.
Dans nombre de ses films, les premiers plans d'un personnage le présentent de dos, comme s'il était d'abord une masse pesante, plus ou moins musculeuse ou débile, plus ou moins agitée ou sereine, et bien moins un visage. Dans Les Sept Samouraïs, le premier plan de Toshiro Mifune le montre de dos grattant son échine courbée, comme un personnage qui ne sait pas se tenir. Au contraire, Barberousse, dans le film éponyme, également joué par Mifune, apparaît pour la première fois de dos dans la plus grande immobilité et dans la plus grande fermeté, comme une puissance intraitable. Kurosawa s'attache à singulariser la présence corporelle de chacun, comme celle par exemple de l'enfant fou dans Dodeskaden (1970), au haut front et à la démarche mécanique. Dans Les Bas-Fonds (1957), dans Le Garde du corps (1961), les personnages sont à la limite du monstrueux. Les uns, un fichu sur la tête, ne laissent voir qu'une face osseuse, les autres ont un crâne ou un ventre si protubérant qu'ils déséquilibrent toute leur silhouette. (...)

Voir le site internet de l'éditeur Yellow Now

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