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« L'encyclopédie Audiard »

Du primus, du brutal et de l'harmonie

de Stéphane Germain

Type
Encyclopédies
Sujet
PersonnalitéMichel Audiard
Mots Clés
Michel Audiard, humour
Année d'édition
2012
   > Voir l'édition plus récente (2016)
Editeur
Hugo & Cie
Collection
(hors collection)
Langue
français
Taille d'un livre de poche 11x18cmTaille relative de ce livreTaille d'un grand livre (29x22cm)
Taille du livre
Format
Relié • 287 pages • 24,95 €
20,5 x 27,5 cm
ISBN
978-2-7556-1122-9
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Description de l'ouvrage :
Stéphane Germain est né en 1963, au moment de la sortie du film Les Tontons flingueurs. Il a grandi au rythme des soirées télé où les films dialogues par Audiard étaient le gage de passer un bon moment en famille. C'est en revoyant Les tontons flingueurs en 1986 qu'il a eu le coup de foudre pour la langue que maniaient Blier, Blanche, Ventura... Bien sûr, c'était à hurler de rire, mais cela semblait être beaucoup plus que cela. Depuis il a disséqué toute l'oeuvre du plus célèbre dialoguiste du cinéma français : plus de cent films, une dizaine de livres. Véritable travail d'orfèvre, remarquablement illustrée d'affiches et de photos d'époque, cette encyclopédie rassemble histoires, analyses, citations et anecdotes pour (re)découvrir et comprendre l'exceptionnel talent de Michel Audiard. Cette «Encyclopédie Audiard», sous-titrée «du primus, du brutal, de l'harmonie», est un livre événement qui marque une étape majeure dans la compréhension et la mise en perspective du mythe Audiard. Passionné du cinéma d'Audiard, Stéphane Germain a déjà écrit Le dico flingueur des tontons, ouvrage de référence sur le film de Georges Lautner.

Biographie de l'auteur :
J'ai écrit avec passion le livre que j'ai toujours souhaité lire sur Audiard. Avec comme ambition de percer à jour les mystères de son écriture, de relier les films entre eux, les films avec ses livres, et ses livres avec l'homme. J'ai voulu partager avec les lecteurs, les dizaines de films moins connus que "les Tontons Flingueurs" mais qui valent le détour. J'ai également eu envie d'offrir aux amateurs d'Audiard ma collection d'affiches ainsi que les portraits amoureux de la vingtaine d'acteurs exceptionnels - ceux que j'appelle les "grands diseurs" - sans qui le mythe Audiard n'aurait pu émerger. Exhaustive et passionnée, voilà les deux mots qui résument (je l'espère) cette "bible" sur Michel Audiard... Stéphane Germain

Extrait :
On aime certes Les tontons flingueurs ou Les barbouzes pour ses acteurs de génie, dirigés par un Georges Lautner auquel on sait gré d'avoir ouvert le polar français à un esprit burlesque. Mais sans les dialogues d'Audiard, jamais ces Tontons n'auraient pu accéder au rang de film culte. Doué d'un talent exceptionnel, Audiard fut cet alchimiste capable de transformer un bon film en religion, un magicien dont on a envie de découvrir les secrets - un savoir-faire qui ne se livre d'ailleurs pas aussi facilement qu'on pourrait l'imaginer.

Le prestidigitateur

Avec Audiard, on peut voir et revoir le spectacle sans jamais comprendre comment le dialoguiste déclenche le rire - comme on est incapable de déterminer d'où sort le foulard du prestidigitateur. S'il est évidemment impossible de réduire Audiard à quelques procédés, il y a sur le fond et sur la forme des récurrences, des techniques, qui s'apparentent effectivement à une mécanique. Elle n'a jamais été complètement analysée : l'étude est entamée ici sans avoir la prétention d'en percer tous les mystères. Avant toute chose, dissipons un mythe : ses dialogues ne reposent que très partiellement sur l'argot. C'était une langue qu'il jugeait incompréhensible pour le grand public auquel il destinait ses textes. Le roman de Simonin (Grisbi or not Grisbi) duquel sont tirés Les tontons flingueurs comportent infiniment plus d'expressions argotiques que les dialogues concoctés pour le film ! Si l'on s'intéresse deux secondes - et au hasard - à la mythique scène de la cuisine, à l'exception de Francis Blanche et du fameux «Touche pas au grisbi, salope», toute la scène ne repose que sur un vocabulaire raffiné et des tournures de phrases que les parents d'aujourd'hui rêveraient de voir manier par leurs enfants. Dans cette cuisine, la force d'Audiard réside dans sa capacité à mélanger les niveaux de langage et à faire se télescoper les bonnes manières et le mot leste - ce dernier employé à dose homéopathique prend alors toute sa force, et sa drôlerie. C'est une de ses marques de fabrique : «Et c'est pourquoi je me permets d'intimer l'ordre à certains salisseurs de mémoire de fermer leur claque-merde.» Pour organiser ces télescopages, Audiard possède une très solide culture générale qui surgit parfois entre deux coups de feu : Tadeusz Borowski (écrivain polonais), Puvis de Chavannes, Reynaldo Hahn (respectivement peintre et compositeur français) et même Ferdinand Berthoud (horloger franco-suisse), sont cités rien que dans Les tontons. Ce fond commun qu'il partage avec tout bourgeois éduqué (on disait autrefois «honnête homme») cohabite avec une culture populaire conforme à ses origines familiales. La détonation obtenue grâce à ce cocktail de langage châtié et de vocabulaire plus relâché constituera une de ses figures de style préférées. Les exemples abondent : «L'homme de la Pampa, parfois rude, reste toujours courtois, mais la vérité m'oblige à te le dire : ton Antoine commence à me les briser menu.» Mais ce qu'il aime avant tout, c'est la langue française et ses subtilités. En maniaque de la rhétorique, dans Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages, il fait s'écharper deux hommes de main sur la différence entre une périphrase et une métaphore :
«L'aigle va fondre sur la vieille buse.
- C'est chouette comme métaphore, non ?
- C'est pas une métaphore, c'est une périphrase.
- Fais pas chier...
- Ça, c'est une métaphore.»
Ses personnages manient avec talent l'oxymore - la réunion de termes contradictoires : «Monsieur Éric avec ses costards italiens tissés à Roubaix et ses pompes italiennes fabriquées à Grenoble...» - ainsi que la litote, formule où l'on dit moins pour faire entendre plus. À la question de l'Allemand Théo : «En proie au vague à l'âme ?», monsieur Fernand répondra donc sobrement : «Ma foi, je n'en abuse pas.» Le dictionnaire français constitue un espace par ailleurs trop étroit pour un esprit comme Audiard. Il lui faut alors inventer des mots nouveaux - c'est le néologisme : «je civette, je bain-marise, je ragougnasse» dans la bouche de Patricia ou le célèbre «bourre-pif», legs du dialoguiste et de son héraut, Bernard Blier, à la langue française.

Voir le site internet de l'éditeur Hugo & Cie

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Nota : Un livre sur fond légèrement grisé est un livre qui n'est plus actuellement édité ou qui peut être difficile à trouver en librairie. Le prix mentionné est celui de l'ouvrage à sa sortie, le prix sur le marché de l'occasion peut être très différent.

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