Cinéma muséum
Le musée d'après le cinéma
Collectif sous la direction de Barbara Le Maître et Jennifer Verraes
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Description de l'ouvrage :
Les œuvres de Brian De Palma, Ryan Gander, Jean-Luc Godard, Dominique Gonzalez-Foerster, Fabrice Lauterjung, Mark Lewis, Chris Marker et Tony Smith invitent à méditer le caractère imaginaire du patrimoine cinématographique, et du musée aussi bien. Il s'agit de se demander ce que le cinéma fait au musée, c'est-à-dire ce qu'il y fait et ce qu'il lui fait - et, réciproquement, ce que le musée fait au cinéma. Barbara Le Maître et Jennifer Verraes sont toutes deux maîtres de conférences en études cinématographiques et audiovisuelles (université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, université Paris 8-Vincennes-Saint-Denis).
À propos des auteurs :
Barbara Le Maître et Jennifer Verraes sont toutes deux maîtres de conférences en études cinématographiques et audiovisuelles (université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, université Paris 8-Vincennes-Saint-Denis).
Extrait :
Extrait du préambule
Ceci n'est pas (tout à fait) un livre sur les rapports entre le cinéma et les arts plastiques, ou entre le cinéma et l'art contemporain. Devant les écrans qui prolifèrent sur les cimaises, il tente en effet de prendre un peu de recul pour demander tout simplement ce que le cinéma fait au musée, c'est-à-dire ce qu'il y fait et ce qu'il lui fait - et, réciproquement, ce que le musée fait au cinéma. En somme, aux interrogations coutumières concernant l'exposition du cinéma au musée, nous avons choisi de substituer une double interrogation portant sur la muséalité propre au cinéma et sur la cinématographicité (ou le cinématisme) propre au musée. «Cinéma» n'est donc plus uniquement le nom d'un objet dont le musée aura pu se saisir pour l'exposer, mais le nom d'œuvres et d'expériences dans lesquelles le musée trouve à être repensé.«Musée», dans le même ordre d'idées, qualifie moins un lieu qu'un ensemble de fonctions et d'opérations, susceptibles de s'effectuer ailleurs que dans les espaces, au demeurant variés, répondant au nom de «musée». Pour le dire encore autrement, c'est à un double déplacement que cet ouvrage entend se livrer : concevoir le cinéma comme puissance muséale aussi bien que réflexion sur le musée, et non simple objet muséalisé ; en retour, concevoir le musée comme série d'opérations à l'œuvre dans le cinéma, et non simple cadre architectural.
Muséographie/Muséologie
Depuis une vingtaine d'années, l'introduction d'images filmiques dans les musées d'art moderne et d'art contemporain a donné lieu à une ample réflexion sur les modalités de leur exposition en tant qu'elles relaient ou modifient le dispositif de la salle de cinéma. Cette réflexion n'était pas sans faire écho à des questions simultanément soulevées dans le champ de l'art en général et touchant au régime de l'exposition en particulier : tandis que le cinéma s'inventait une place au musée, les expositions temporaires se multipliaient, les accrochages des grands musées étaient systématiquement repensés, la figure du commissaire d'exposition indépendant émergeait et l'installation assimilait de plus en plus l'œuvre à sa propre scénographie. Le cinéma et l'exposition se réinventant de concert, ces domaines d'investigation a priori distincts se sont réciproquement enrichis à la manière de vases communicants : la transformation des conditions matérielles de l'expérience cinématographique aiguillonnait un nouvel imaginaire plastique et théorique au contact de notions et de formes ressortissant traditionnellement aux arts plastiques - assemblage, tableau, ready-made, médium ou dispositif, par exemple; en retour, «l'art de l'exposition» empruntait à l'imaginaire et à la grammaire cinématographiques du montage et de la mise en scène, tout en aspirant à des effets d'auteurisation. Cette coïncidence a sans doute contribué au privilège que la réflexion sur le cinéma élargi a jusqu'à présent accordé aux considérations d'ordre muséographique, c'est-à-dire liées aux pratiques et aux techniques de l'exposition, aux dépens de questions d'ordre muséologique, lesquelles touchent à l'ensemble des fonctions muséales. C'est précisément sur cette dimension de la présence du cinéma au musée, étendue à la totalité de ses activités et de ses missions - non seulement l'exposition, mais aussi la collection, la conservation, l'élaboration de savoirs et de discours sur l'art ou encore la médiation -, que cet ouvrage voudrait attirer l'attention ; réfléchissant ainsi à ce qui circule entre le cinéma et le musée, l'ouvrage conçoit tout autant ce dernier comme un lieu de reconfiguration du dispositif cinématographique que, plus largement, comme une institution dont les logiques culturelles et le pouvoir symbolique sont susceptibles d'être captés, transformés, réinventés, voire détournés par le cinéma.
Avant de présenter les différents chapitres, précisons ceci, pour éviter tout malentendu : «cinéma» est pour nous le nom d'un médium envisagé moins en tant qu'articulation entre un support matériel et un régime de plasticité que comme site d'une triple expérience. Plus précisément, «cinéma» qualifiera tour à tour, au long de ces pages, un objet et une pensée du patrimoine, un objet et un moyen de l'histoire de l'art, un objet et un instrument de médiation : chaque fois donc, dans le même temps, une fonction esthétique et une fonction culturelle. D'aucuns estimeront peut-être qu'un autre nom conviendrait mieux pour ces objets qui ne sont pas toujours des films et ces expériences régulièrement conduites hors de la salle de projection. Nous pensons que le cinéma, sous son acception commune, constitue bien quelque chose comme le plan de pertinence du discours ici développé - en d'autres termes, le cinéma reste ce dont cet ouvrage traite fondamentalement.
Voir le site internet de l'éditeur Presses universitaires de Vincennes
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