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« Y'a pas que la mer »

Musée Paul Valéry, Sète

de Agnès Varda

Type
Photos
Sujet
RéalisateurAgnès Varda
Mots Clés
Agnès Varda, art
Année d'édition
2011
Editeur
Au Fil du Temps
Collection
(hors collection)
Langue
français
Taille d'un livre de poche 11x18cmTaille relative de ce livreTaille d'un grand livre (29x22cm)
Taille du livre
Format
Broché • 98 pages • 19,00 €
24 x 29 cm
ISBN
978-2-918298-13-7
Appréciation
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Description de l'ouvrage :
Fondamentalement attachée à la ville de Sète, où elle a été réfugiée pendant la guerre avec sa mère et ses quatre frères et soeurs, Agnès Varda ne garde de ces années-là que des souvenirs heureux de vacances et d'insouciance. Après avoir quitté Sète pour s'installer à Paris et y passer le baccalauréat, elle y revient fidèlement pendant 10 années, de juin à octobre, à l'occasion des vacances scolaires. Elle y rencontre alors des pêcheurs, des amis qui lui donnent l'idée de réaliser en 1955 son premier film La Pointe courte. C'est donc tout naturellement que 56 années plus tard, elle répond à l'invitation du Musée Paul Valéry afin de présenter, du 2 décembre 2011 au 22 avril 2012, Y A PAS QUE LA MER, une exposition qui dévoile une facette moins connue de l'univers de la cinéaste, photographe et plasticienne. Si la mer (Les Veuves de Noirmoutier ou encore Les Plages d'Agnès) apparaît comme thème prépondérant dans le travail d'Agnès Varda, d'autres aspects, moins connus, comme celui de la terre, sont à cette occasion abordés. Majoritairement composée d'installations, l'exposition s'emploie à mettre en évidence une préoccupation majeure : celle de la mise en relation et de la confrontation dans l'espace de l'image fixe et de l'image mobile. En témoignent notamment « les portraits à volets vidéo », installations créées pour cette exposition à Sète, comprenant une photographie centrale (image fixe) entourée de deux ou plusieurs vidéos qui lui font écho. Sont également présentées desoeuvres telles que Patatutopia, La Cheminée Patate (photographie dont le format du tirage est fonction du lieu) ou encore Le Tombeau de Zgougou, installation réalisée en hommage au chat de la famille Demy / Varda, et présentée de façon inédite à l'extérieur du musée dans une cabane élaborée pour l'occasion. D'autres installations, telles qu'Ulysse ou encore La Terrasse Corbusier donnent quant à elles à voir des photographies prises à un instant T autour desquelles viennent se greffer une fiction filmée, fantasmée par l'artiste. En effet, de même qu'Agnès Varda s'est souvenue 28 ans plus tard d'une photographie intitulée Ulysse réalisée en 1954 pour en faire un film en 1982, elle s'empare d'une photographie sur la terrasse de la Cité Radieuse du Corbusier réalisée en 1956, à l'occasion d'un reportage : intriguée par cette photographie et se demandant qui sont les personnes qui y figurent, elle imagine un scénario et réalise un film. Des photographies / autoportraits sont également présentés parmi lesquelles figurent notamment Lames brisées, qui représente un autoportrait de l'artiste aux multiples facettes. Une installation inédite composée de trois pièces, appartenant à la série des Portraits à volets vidéo, intitulée Le Pêcheur est également présentée dans les espaces du musée. Cette exposition, fruit de la synthèse de la carrière d'Agnès Varda, réunit en son sein tant l'univers cinématographique que photographique de l'artiste.

Extrait :
Introduction de Marthe Vallès-Bled

Depuis près de dix ans, Agnès Varda s'est engagée dans le domaine des arts plastiques. Après sa participation remarquée à la Biennale de Venise en 2003, les invitations qui lui sont adressées par le monde de l'art contemporain n'ont cessé de se multiplier : Taipei, Montréal, Munich, Gand, Moscou, Cambridge (Harvard), Porto, Cologne, Bâle et, en France, Paris, Nantes, Chamarande, Angers, Lille, Avignon, Sélestat, Narbonne, Rennes... ou encore - «et, bien sûr», serait-on tenté de dire - Sète, où elle fut accueillie une première fois au printemps 2009 par le CRAC Languedoc-Roussillon avec une exposition intitulée La mer... etsetera.

«Bien sûr», car chacun connaît les liens qui unissent Agnès Varda à Sète, tout autant sur un plan personnel - son enfance, son adolescence, ses retours réguliers depuis plus de soixante ans - que sur un plan artistique : c'est auprès de Jean Vilar, autre illustre Sétois, qu'elle commence sa première carrière de photographe en 1948, c'est à Sète qu'elle réalise en 1954 son premier film La Pointe courte, c'est à Sète qu'elle revient bien des années plus tard pour Les plages d'Agnès et pour plusieurs de ses créations vidéo/plastiques. C'est enfin à un de ses amis sétois, le peintre Pierre François disparu en 2007, qu'elle a tenu à faire un clin d'oeil dans le parcours de l'exposition.

Cette complicité nouvelle d'Agnès Varda avec les musées s'inscrit somme toute dans une sorte de filiation naturelle de son oeuvre. Son intérêt pour la peinture, pour les artistes depuis la Renaissance jusqu'aux avant-gardes contemporaines, sensible depuis longtemps dans son travail cinématographique, est également manifeste dans ses photographies et ses installations.

Les trois Autoportraits réunis au début de l'exposition sont en ce sens particulièrement significatifs. Bien que réalisés sur une période de plus de soixante années, le premier, daté de 1949, se réfère aux mosaïques antiques, le second, daté de 1962, représente l'artiste devant le Miracle de la Sainte Croix de Gentile Bellini, conservé à Venise, le troisième, daté de 2009, s'intéresse à une forme plus contemporaine d'éclatement et de recomposition de la forme.

De la même manière, la plupart de ses installations/vidéo procèdent d'un recours au triptyque ou au polyptyque, présents dans la peinture depuis les primitifs, mêlant l'image fixe de la photographie à l'image mobile du cinéma avec une invention gourmande, une imagination bousculant sans cesse le convenu. Le genre de la nature morte se trouve quant à lui déstabilisé par la présence, dans Patatutopia, de 700 kg de patates amoncelées au sol d'une manière en apparence statique alors qu'en réalité elles se transforment, se plissent, germent, bref continuent de vivre.

Le recours à la cabane est également récurent. Elle peut être, comme aujourd'hui, installée dans les jardins du Musée pour abriter, par une sorte d'effet de miroir silencieux avec le Cimetière marin, le tombeau symbolique de Zgougou (la chatte disparue de la famille Demy/Varda), ou bien encore «éclatée» dans une salle pour ce Dépôt de la cabane de pêcheur, interprétation personnelle d'un assemblage, d'une sorte de collage en trois dimensions.

Aujourd'hui Agnès nous dit : Y'a pas que la mer. Juste pour rappeler de ne pas se laisser aller à une facilité qui pourrait l'associer à la seule représentation de la mer. Elle nous le dit en accordant une large place aux patates dans cette exposition et en retenant pour l'affiche un autoportrait qui surprend, un autoportrait tout à la fois singulier, humble et sans complaisance. Elle nous le dit également avec plusieurs créations associant cinéma et photographie, «l'instant et la durée» ainsi qu'elle le précise : Ulysse, La Terrasse du Corbusier, et les trois Portraits à volets vidéo. Dans ce dialogue intime photo/cinéma, rien n'est définitivement arrêté, temps du passé et instant présent s'imbriquent, une sorte de trouble s'installe.

Elle nous le dit avec des mots simples, avec une tendresse du regard, et du coeur.

Voir le site internet de l'éditeur Au Fil du Temps

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